Un homme construit son puit !

Construction d'un puit !

Source: http://puits.voila.net/

AvertissementPour travailler en toute sécurité et éviter un grave accident, il est impératif de creuser un puits de forme circulaire. Il est donc interdit de creuser un puits carré. Sur certaines photos le trou creusé peut paraître carré ; mais c’est à la suite d’éboulements successifs causés par des pluies importantes, qui ont donné c’est effet. L’auteur dégage toute responsabilité quant à l’interprétation et l’application que pourraient faire les lecteurs de cette page perso.

Introduction
Pourquoi construire un puits ? Tout simplement pour le plaisir.

L’eau est un élément essentiel pour le développement de la vie. Elle est en quantité importante sur notre planète mais malheureusement pas toujours potable ; de plus notre corps en est constitué en grande partie.

Depuis l’enfance je creuse des « trous » dans la terre afin de découvrir de l’eau. C’est en observant différents « sourciers » et en me documentant que j’ai enfin compris comment rechercher de l’eau. Il m’a parut évident que ma maison devrait avoir un puits. En quelques lignes et agrémenté de quelques photos, je vais vous indiquer le cheminement de la construction, de la recherche au branchement domestique.

CHAPITRE IRecherche
Ma recherche se fait à l’aide d’un lobe antenne. Cette « baguette » me permet de localiser, d’évaluer la profondeur et le débit de la, ou des sources. Pour ma part j’ai « choisi » un emplacement ou la profondeur des sources était de 2.2 mètres à 3 mètres (3 sources se croisent à cet endroit) afin de réaliser le travail manuellement. Ceci au détriment d’un débit qui aurait été plus important mais difficilement accessible par sa profondeur  6 à 7 mètres à un autre endroit. Mon but étant d’alimenter quelques appareils domestiques et un robinet extérieur, le débit devait être supérieur à 400 litres par jour. Il est de 800 à 1000 litres par jour suivant la saison ce qui est largement suffisant pour une utilisation domestique.

Travaux
Préparation des travauxTout d’abord, suivant l’emplacement du puits et sa profondeur certains outils sont nécessaires. Pour ma part afin de ne pas détériorer le terrain j’ai choisi de creuser le trou « à la main ». La pelleteuse m’a servi uniquement pour déposer les buses.



Voici les ustensiles dont j’ai eu besoin pour mener à bien ce projet :

-         bêche

-         pelle

-         pelle américaine

-         casserole percée

-         pioche

-         marteau

-         burins

-         corde (avec des nœuds)

-         seaux

-         mètre

-         échelle

-         pompe immergée

-         marteau piqueur avec compresseur (pour les parties difficiles)

-         pelleteuse (pour déposer les buses)

Réalisation des travauxC’était par un beau dimanche matin du mois d’avril que j’ai enlevé les premières mottes de terre. J’ai découpé 1 cylindre de 1.10 mètres de diamètre. En fin de journée j’avais extrait ½ mètre cube de terre. Le week-end suivant la profondeur atteignait 1.50 mètres, c’était facile. La semaine suivante les difficultés ont commencé. La profondeur était de 1.90 mètres, la terre devenait « dure » ; après la facile extraction de la « glaise » à la pelle sans suivait l’utilisation de la pioche et remonter la terre devenait des plus compliqué. A la fin du week-end, la fatigue aidant le découragement me prend et pourquoi ne pas reboucher, il n’y a pas d’eau dans cet endroit (je vous rappelle que j’avais localisé l’eau entre 2.2 mètres à 3 mètres) et toujours rien de bien encourageant. Dans la semaine je soulève avec curiosité les planches et autres plastiques qui protégeaient le « trou » et ô ! surprise de l’eau était apparue (1 centimètre environ).

Les vrais travaux allaient pouvoir commencer et les samedis suivant j’enlevai avec ardeur une dizaine de centimètres par jour. L’eau arrivait enfin, mais hélas la pierre était bien dur. Rapidement la pioche fut remplacée par un burin et un marteau, les ampoules du début devenaient plais mais tant pis je continu. C’est à ce moment qu’il a fallu acheter une pompe immergée afin d’évacuer l’eau avant de « casser du caillou ».

Ma profondeur était de 2.4 mètres et mon travail n’avançait plus malgré mes efforts. Pratiquement 2 mois c’était écoulé depuis le début. J’ai donc pris la décision de louer un marteau piqueur avec son compresseur pour une journée. Ce jour là, mon beau-frère et un ami son venu m’aider car mon but était de creuser un mètre dans la journée. Eux remontaient la terre dans des seaux à l’aide d’une corde et moi pauvre diable, je piquai et repiquai la pierre ; ceci jusque dans la soirée.

Le soir j’avais atteint avec une certaine fierté les 3.5 mètres. Malheureusement les difficultés continuaient, la profondeur était atteinte mais le trou était conique, les buses ne passeraient pas. Un jour Ferrié du mois de mai j’ai loué un autre marteau piqueur mais électrique afin d’élargir les parois de mon puits ; heureusement ce jour là, ma femme peut-être par pitié m’aida à extraire la terre malgré les enfants dont il fallait s’occuper et qui s’approchaient dangereusement du trou. Enfin l’ouvrage avait de l’allure.

Les semaines suivantes, j’ai commandé les buses, le couvercle, des galets ; enfin tout le nécessaire pour finir l’ouvrage. J’ai contacté un ami afin qu’il vienne me les poser avec sa pelleteuse, car je ne voyais pas comment effectuer l’opération tout seul.

Nous étions au mois de juin et la pluie aidant faisait écrouler de plus en plus de terre dans le trou. Jusqu’à mi-juillet mes week-ends se soldent à enlever la terre qui tombe de plus en plus. Toutefois ma femme, toujours elle est là quand je n’arrive plus à monter l’échelle après cinquante seaux de terre. La profondeur du puits atteint désormais 3.7 mètres. Un vendredi soir « l’homme à la pelleteuse » arrive et cette fois nous allons finir le travail. Deux heures suffiront à poser les buses, remblayer les galets mélangés au charbon de bois, puis reboucher le pourtour du puits. Enfin j’allai souffler un peut.

Le puits se compose des éléments suivants :



-         3 buses béton perforées dia.900 intérieur, dia.1000 extérieur ; hauteur 500mm

-         5 buses béton pleines dia.900 intérieur, dia.1000 extérieur ; hauteur 500mm

-         1 couvercle béton avec tampon

-         1 regard béton  200 x 200 x 200 sans couvercle

-         2 m3 de galets autour du puits

-         1 sac de charbon de bois


CHAPITRE II
UtilisationLa construction du puits étant terminée, il faut maintenant penser à son utilisation. Mon idée était de brancher un robinet extérieur et quelques appareils domestiques. Il faut maintenant définir le type de pompe à utiliser ainsi que son emplacement. Après la consultation de plusieurs revendeurs mon choix se porte sur une pompe de surface avec un sur-presseur, c’est à dire une pompe qui sera implantée à l’intérieur de la maison. Pour des profondeurs de puits supérieur à 7 ou 8 mètres il faut mettre en place une pompe immergée qui a l’avantage d’être silencieuse et très performante.



BranchementsLe système d’aspiration se compose des éléments suivants :

-         1 pompe de surface jetinox 120M (corps en inox)

-         1 sur-presseur de 100 litres vertical

-         1 contacteur manométrique XMP 6PM JETLY

-         2 tés F laiton dia.26/34

-         1 manomètre boudon RA de 0 à 10 bars

-         2 mamelons laiton dia.26/34

-         1 réduction MM laiton dia.26/15

-         1 crépine inox réf.392 dia.33/42

-         1 clapet toute position FF réf 303 dia.33/42

-         1 régulateur de niveau équipé de prise normalisée (poire ou flotteur)

-         1 flexible embouts montés équipés longueur 1.5 mètres

-         1 tuyau souple annelé diamètre 32 intérieur

-         1 Plymouth

-         2 serre-flex en inox

-         1 fourreau dia.63 long.8 mètres

Après avoir acheté tout ce matériel, il fallut creuser encore, mais pourquoi ?

Et bien tout simplement, pour faire passer le fourreau qui contient le tuyau d’aspiration et le câble électrique du régulateur de niveau. Une tranché de 0.80 mètres de profondeur (pour protéger l’installation du gel) de la largeur d’une pelle suffit. Il fallut tout de même deux jours complets pour creuser la tranchée, percer les buses et les fondations de la maison, passer le fourreau, le Plymouth et reboucher.

Outils :

-         Pelles

-         Pioche

-         Marteau

-         Burin

-         Disqueuse

-         Perforateur

-         Ciment

-         Mortier étanche

-         Cartouche silicone



Après ces derniers gros travaux, j’ai passé le tuyau d’aspiration et le câble électrique dans la gaine. Il fallut descendre au fond du puits pour installer le regard au fond et proprement. Ce regard préalablement percé de petits trous va permettre d’éviter à la crépine d’aspirer de la terre, tout en étant à une profondeur la plus importante possible. Quelques galets le tour et je fixe la crépine à une hauteur de 15 centimètres du fond  à l’aide d’un câble en cuivre. Il faut s’assurer que le tuyau ne bougera plus. Ensuite vient le tour du flotteur qu’il faut régler à la bonne hauteur afin qu’il coupe la pompe au bon moment. Sur le haut du puits j’installe une boite étanche afin de raccorder le flotteur à son câble d’alimentation électrique. Couper le Plymouth à la bonne longueur, il doit être légèrement sous le fourreau. Raccorder ensuite au réseau des eaux usées, il permet d’évacuer le trop plein d’eau en cas de pluies importantes. Si la pente du terrain ne si prête pas ou si le puits est à l’intérieur de l’habitation, il est recommandé d’installé une pompe immergée à 0.80 mètres de la surface afin d’éviter le débordement du puits.

Il est important de protéger la pompe contre le manque d’eau, j’ai choisi le système le moins onéreux, c’est à dire le flotteur dont voici le schéma de branchement.

RaccordementsTout d’abord, il est judicieux de poser un disjoncteur pour protéger l’installation.

A ceci, il faut ajouter pour brancher la pompe sur les appareils et/ou robinets :

-         1 clapet anti-retour après la pompe (éviter que l’eau d’une autre provenance n’entre dans la pompe)

-         1 filtre avec cartouche anti-boue (permanent)

-         1 mamelon laiton dia.20/27

-         1 filtre avec cartouche anti-calcaire (facultatif)

-         Tuyau de cuivre pour raccordements

-         1 vanne pour basculer eau du puits ou eau de la ville

Obligatoire :
-         1 clapet anti-retour après le compteur d’eau (éviter que l’eau du puits n’entre dans le réseau de distribution d’eau potable et le pollue)



Mise en route
C’est l’instant magique, ce à quoi je rêvai depuis si longtemps. Il faut remplir d’eau le tuyau d’aspiration ainsi que la pompe, appuyer sur le bouton…..et…..ça marche. Le rêve est accompli, passons à autre chose !



Entretien
Après la construction du puits, il faut le vider une fois par semaine pendant un mois avec la pompe d’aspiration, afin d’enlever les particules de terre qui sont nombreuses au début. Pour une utilisation courante un nettoyage annuel suffit s’il est bien fait. Un peu d’eau de javel une fois par mois, permet d’assainir l’eau qui de toute façon n’est pas potable en l’état. Vous pouvez faire analyser votre eau dans un laboratoire spécialisé, mais de toute façon l’eau est rarement potable à faible profondeur.

Il faut nettoyer les filtres suivant l’importance des salissures avec de l’eau chaude et laisser tremper dans de l’eau javellisée quelques minutes.

Vérifier annuellement :
-         La pression du sur presseur, la valeur est indiquée sur les documents joint avec l’appareil (1.5 bars suivant les modèles).

-         Le contacteur manométrique : valeur de coupure de la pompe, préréglé en usine à 3 bars, valeur de déclenchement de la pompe, préréglé en usine à 2 bars et réglée par mes soins à 1.6 bars (la pompe se déclenche moins souvent.



HabillageAu printemps 2003, j’ai eu l’idée d’améliorer l’aspect extérieur de mon puits. Depuis quelques temps déjà, je savais ce que je voulais faire. Je suis allé récupérer des pierres naturelles dans les Monts du Lyonnais, j’ai profité des travaux de terrassement d’une commune qui se débarrassait de ces cailloux inutiles et j’en ai profité pour les charger sur ma remorque. Trois voyages ont été nécessaires car il faut des pierres de toutes les tailles et de toutes les formes en quantité suffisante.

Après avoir récupéré les pierres, j’ai creusé une petite tranchée autour du puits de 30 centimètres de largeur par 20 centimètres de profondeur. J’ai ensuite coulé le béton avec une armature en fer.

Avant de commencer l’empilage des pierres, il faut les trier par forme, puis par taille en différents tas tout en prenant soin de les laver pour éliminer toutes les traces de terre.

Alors que le ciment est sec, il faut débuter l’assemblage, en commençant par les pierres les plus grosses au fond, intercalées de petites. A mesure que l’ouvrage avance, il faut glisser du ciment entre les pierres et les buses pour une bonne tenue. Arrivé au niveau du couvercle en béton, j’ai réalisé un léger décrochement afin de laisser le passage libre pour un accès facile à l’intérieur du puits. J’ai positionné 3 petits tuyaux à 120 degrés légèrement inclinés pour évacuer l’eau du couvercle. Après être arrivé à la hauteur désirée, il suffit de mettre des pierres plates sur le dessus pour que ce soit plat. Les joints sont réalisés avec du ciment blanc légèrement tinté pour donner à l’ensemble un aspect rétro.

Pour le couvercle, du plancher traité autoclave fait très bien l’affaire. J’ai coupé deux tasseaux pour recevoir les planches. Le tout fixé avec des vis en inox; puis j’ai tracé le diamètre désiré à l’aide d’un crayon avec une corde relié à un clou planté au milieu. Une fois l’ensemble découpé et ébavuré, il n’y a plus qu’à le mettre en place !

CHAPITRE IIIConstruction d’une Fontaine
Mon puits étant fini et exploitable, j’ai décidé en 2004 de relooker le robinet extérieur. Après quelques visites dans les magasins spécialisés, j’ai vite compris qu’il fallait que j’installe une fontaine ; le problème c’est que le robinet est déjà en place et que les fontaines ne sont pas du tout à la bonne hauteur. Je décide donc, comme d’habitude de construire moi-même cet ouvrage. Une gentille personne de mon entourage ma proposé des pierres plates de bourgogne quelle ne voulait plus ; je suis donc allé chercher ces belles pierres…

J’ai donc commencé à creuser l’emplacement du regard (récupérateur d’eau pluviale avec une grille), ensuite il a fallu percer le mur de la maison afin de pouvoir faire passer le tuyau qui évacuera l’eau au réseau des eaux usées. Ensuite percer le regard afin de laisser passer et fixer le tuyau. Le regard étant beaucoup trop haut, une coupe au disque diamant a été nécessaire. Il faut une bonne couche de ciment pour la mise en place et le réglage en hauteur du regard ; ensuite fixer et étancher le tuyau d’évacuation. Une couche très fine de ciment hydrofuge à l’intérieur du regard évite que l’humidité entre dans le ciment et détruise petit à petit l’ouvrage. En l’état l’évacuation fonctionne bien.

Le plus intéressant reste à faire, couler des fondations autour du socle puis commencer l’empilage des pierres les plus larges. Une fois terminé, il reste les pierres plates à fixer avec de la colle pour dalles extérieures. Avec l’aide d’une meuleuse équipée d’un disque diamanté, les coupes latérales sont faciles. Laisser sécher 24 heures et ensuite faire les joints avec du ciment blanc mélangé à un colorant. Laisser prendre le ciment quelques minutes et raccorder les joints avec une éponge ; progresser par petites surfaces et voilà c’est fini !


CHAPITRE IV
Epilogue
J’ai essayé en quelques mots d’expliquer comment une personne intéressée par l’eau peu de ces mains fabriquer un puits. L’avantage de ce système par rapport à la récupération des eaux de pluie est la constance à laquelle l’eau arrive dans le puits et l’intérêt de cet ouvrage permet de substantielles économies d’eau. Toutefois il est vivement conseillé de ne mettre l’eau du puits, uniquement sur les appareils ou robinets avec lesquels nous ne buvons pas l’eau. J’espère que mes quelques conseils pourront vous éclairer si vous étiez tentés par l’aventure…car s’en est une !